L'agression d'un chauffeur de bus avait entraîné l'interruption des transports pendant six jours. Les habitants ont retrouvé les bus avec soulagement.
« C'est bien... » À Pontanézen, où l'on n'aime guère commenter en public les incidents, les déclarations aux arrêts de bus étaient brèves hier. Les habitants étaient toutefois soulagés de revoir les bus circuler dans les rues de leur quartier.
Durant tout le week-end, la société de transport, la sous-préfecture, la police et le syndicat CFDT se sont concertés pour permettre le retour à une situation normale. « Nous avons eu de nombreux échanges avec les médiateurs du quartier », indique Anne Samek, responsable de la communication de Bibus. Il était important de ne pas pénaliser le quartier plus longtemps. »
Des patrouilles
Les premiers bus, le matin, ont circulé alors que la police patrouillait de façon visible. « Nous avons obtenu la garantie qu'il y aurait un accompagnement des premiers bus avec des patrouilles, explique Patrick Cevaër, délégué syndical CFDT à Bibus. Il fallait que les conducteurs soient rassurés. »
L'arrestation, mercredi, de trois des quatre auteurs de l'agression de lundi a contribué, en partie, à ramener le calme. Ces interpellations ont eu lieu alors que la diffusion récente de l'émission « Complément d'enquête » sur France 2, dans lequel un témoin anonyme, présenté comme un policier, affirmait que la police avait « reçu des ordres » de ne plus mettre les pieds dans le quartier, avait jeté le trouble.
Un adolescent, soupçonné d'avoir participé à l'agression, est toujours recherché. Les trois mineurs de 15, 16 et 17 ans, mis en examen et soumis à un contrôle judiciaire vendredi, ont retrouvé leur quartier.
La crainte des caillassages
Ce retour à une situation normale durera-t-il ? C'est évidemment la question que tout le monde se pose. À commencer par les chauffeurs de bus. S'ils peuvent espérer que l'agression physique demeure un fait isolé, leur quotidien est ponctué par une violence plus sournoise, celle des caillassages.
« Le jet de cailloux au passage des bus, c'est la plaie, poursuit Patrick Cevaër. C'est soudain, ça fait un bruit énorme, ça projette du verre partout. Ça traumatise les conducteurs et les passagers. » Et le syndicaliste d'avertir : « Nous savons que nous assurons une mission de service public, mais nous ne la ferons pas à tout prix. »
Yannick GUÉRIN.
Ouest-France
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